Concert du 20 septembre 2020 dans le cadre des Journées du Patrimoine
Une leçon d'excellence en ces temps de covid
Une magnifique leçon d'excellence fut le concert de dimanche dernier 20 septembre en l'église Notre-Dame de Pontorson…
En premier, leçon d'excellence donnée par un public d'au moins cent personnes dans une discipline contraignante, certes, mais librement acceptée qui mérite d'être saluée et reste un exemple de comportement collectif où règne le respect d'autrui. Et cette ferveur d'une écoute sans faille, ponctuée par des applaudissements parfaitement coordonnés.
L'art du chant choral est celui de l'écoute de l'autre, dont le Madrigal de Paris nous a donné une magistrale leçon. Dans l'architecture, est-il une pierre qui soit plus importante que l'autre ? Chacune a sa place là où elle est, exactement comme chaque voix, chaque note se plient à la règle d'un contrepoint minutieux. Mais, pour obtenir le résultat de cette harmonie, combien de répétitions, rendues impraticables depuis la pandémie ? Chaque groupe a dû réinventer une pratique différente, rendue possible par le développement des technologies actuelles. C'était donc une gageure pour le Madrigal de Paris de se retrouver in vivo pour la première fois depuis de longs mois et ces choristes se sont montrés à la hauteur du pari. Nous avions déjà entendu le Madrigal de Paris à Pontorson, mais il nous a semblé que ces mois d'épreuve ont été davantage un tremplin qu'un handicap pour ce magnifique ensemble. En dépit des circonstances compliquées, le lien visible entre Pierre Calmelet et son groupe n'en est que plus efficace : ce fut un bonheur d'apprécier chaque mouvement de sa gestuelle, à la fois dans l'économie et la parfaite maîtrise du résultat à obtenir pour nous restituer la beauté de ces polyphonies. Grand chef, grand chœur, tel est le Madrigal de Paris.
Francis PROD'HOMME, 24/09/2020 (Extraits)